Ce débat présente la discussion entre Jean-Marie Fecteau et Donald Fyson autour de l’ouvrage Magistrates, Police and People.

  1. La note critique de Jean-Marie Fecteau (RHAF, vol. 61, no. 2, 2007)

« Tout article peut être un (pré)texte. Prétexte, à partir d’un cas donné, à réfléchir sur un espace, ou sur un temps. […] En effet, le changement radical qui se déploie dans la seconde moitié du XIXe siècle ne se comprend pas comme en continuité tranquille avec ces quelques réformes destinées à calfeutrer un navire en passe de sombrer. Il s’agit d’une reconstruction par la base de la logique tant de maintien de l’ordre que du mode de prise en charge des justiciables. Il nous reste beaucoup à apprendre de cette mutation fondamentale. […] On se dirige vers un cul-de-sac conceptuel et on ne fait pas avancer l’histoire des rapports conflictuels qui tissent les sociétés si on se contente de « retrouver » dans le « réel » historique les formes de manifestation d’un rapport déjà pensé au préalable (ou pire, si on renonce à les retrouver quand ces formes ne sont pas politiquement correctes ou sont vues comme « dépassées ». » (Lire la suite)

  1. La réplique de Donald Fyson (vol. 61, no. 2, 2007)

« Rejeter de telles nuances, comme semble le proposer Fecteau, mène à une histoire constituée uniquement de plateaux calmes entrecoupés de révolutions brusques, et conduit à mettre l’accent, à mon avis tout à fait injustifié car non appuyé par les preuves empiriques (que mon livre fournit amplement pour le cas inverse), sur le « changement radical » qui accompagnerait des événements politico-militaires (la Conquête, les Rébellions, la Révolution tranquille) ou encore socio-culturo-économiques (notamment le triomphe de l’ordre libéral-moderne). Il y a là un entêtement, démenti par les faits, que j’ai rejeté à travers mon livre et que je rejette toujours. » (Lire la suite)

  1. La réponse de Jean-Marie Fecteau (vol. 61, no. 2, 2007)

« Je voudrais simplement centrer ces ultimes remarques sur la question de l’interprétation du changement historique, et des philosophies fondamentalement différentes qui nous séparent, Fyson et moi. S’agit-il simplement de la « vieille question sur l’opposition entre la continuité et le changement », tel que l’exprime mon collègue ? Oui, si on considère comme « vieille » la question centrale de l’interprétation historienne des rapports dialectiques entre synchronie et diachronie. » (Lire la suite)