Les débats autour du programme d’histoire nationale ont cours depuis plusieurs années. Michèle Dagenais et Christian Laville ont réfléchi aux enjeux il y a plus d’une décennie. Leur texte a suscité une réplique de la part de Robert Comeau et Josiane Lavallée ainsi que de la part de Félix Bouvier.

  1. L’article de Michèle Dagenais et Christian Laville (RHAF, vol. 60, no. 4, 2007)

« Il est malheureux que la bataille pour maintenir un récit historique déterministe ait fait manquer cette belle occasion de moderniser l’éducation historique et à la citoyenneté au Québec. En définitive, se battre pour maintenir des récits historiques déterministes – de quelque bord que ce soit – risque bien de ne faire que des perdants, tant sur le plan des identités que sur celui de la vie démocratique… » (Lire la suite)

  1. Réplique de Robert Comeau et Josiane Lavallée (RHAF, vol. 61, no. 2, 2007)

« Selon les deux auteurs, nous souhaiterions revenir « à une trame événementielle traditionnelle » de l’histoire du Québec dans le but de prôner une « histoire nationaliste » rattachée à des faits et des dates correspondant à « des conflits ». En quoi vouloir enseigner la trame historique impliquant les événements de 1760, 1837, 1840 et 1867 serait-elle en soit condamnable et mériterait-elle l’étiquette de trame traditionnelle ? Pourquoi ces dates fondamentales de l’histoire politique et nationale du Québec, qui ont aussi des dimensions socio-économiques et qui sont aussi des dates importantes au Canada, devraient-elles être évacuées ? » (Lire la suite)

  1. L’intervention de Félix Bouvier (RHAF, vol. 61, no. 2, 2007)

« Au nom de l’immigration diversifiée et accentuée (mais non chiffrée) des dernières décennies, nous disent Dagenais et Laville, il faut faciliter l’intégration de ces nouveaux arrivants par le relais de l’histoire et l’éducation à la citoyenneté. En favorisant en ce nom une approche taisant des pans fort importants de l’histoire nationale, non seulement on ne favorise pas l’intégration des immigrants, mais on contribue à l’érection d’un mur d’incompréhension […] Au cours de leur histoire, les Québécois n’ont-ils pas été bien davantage victimes de racisme qu’ils en ont eux-mêmes fait subir ? » (Lire la suite)

  1. La réplique de Michèle Dagenais et Christian Laville (RHAF, vol. 61, no. 2, 2007)

« Ce que nous avons dit pour l’essentiel, c’est qu’il était grand temps de renouveler le programme d’enseignement de l’histoire du Québec, qui datait alors d’un quart de siècle. Le Québec a changé, sa population s’est transformée et sa composition, diversifiée. Comment ne pas en tenir compte dans le programme scolaire officiel, si on accepte le fait que sont Québécois et inscrits dans l’histoire du Québec tous ceux qui habitent son territoire ? Vouloir ouvrir les élèves à la diversité du social suppose de ne pas se confiner à « nos ancêtres [qui] ont été conquis en 1760 », à « notre histoire qui est le creuset de notre identité », à « notre passé ». Cette histoire, dont Robert Comeau et Josiane Lavallée font la promotion, est exclusive : c’est « l’histoire des Canadiens devenus des Canadiens français, écrivent-ils, nom que portait la majorité québécoise jusqu’en 1960 ». (Lire la suite)